andromeda

Papa et Maman lui donnent un joli nom, Léonie, c’est français, c’est doux comme l’âge qu’ils ont à sa naissance. Aujourd'hui Maman appèlerait ça la pire connerie de sa vie avant de replonger son nez dans les factures, et bien sûr Léonie approuverait. Mais Léonie a mieux à faire, elle a des gars à reluquer, des filles à reluquer aussi… Elle a des entraînements de cheerleading à suivre et des bretelles à remonter, autant que de regards appuyés à lancer au capitaine de l’équipe de lacrosse pour qu’il l’accompagne en fin d’année au bal du lycée. Léonie c’est bien un prénom de timbrée.

Dix-neuf ans, l’âge amer des fins de sucette dans la bouche et deux, trois mois en plus. Elle est à ce moment primordial où on sait ce qu’on va être à la fin, et combien on ne veut pas finir comme ses parents, à nier le manque infernal d’amour, le besoin dévorant de divorce dans la détresse conjugale. A dix-sept ans, Léonie aime croire que si ses jupes sont trop courtes c’est pour y voir se glisser quelques mains, se garder les jambes tièdes, ne pas finir comme sa mère, aux alcooliques anonymes tous les vendredis soirs.

 
Queen B. Non ce serait cruel de la réduire à ça, elle est fille de pasteur, va à la messe tous les dimanches, porte la croix sous son uniforme transpirant la lessive haut de gamme, sa mère est vice-principale, non tout va bien. Tout va bien, son jumeau a fugué avec la vieille bagnole des darons mais ça va.

Elle achète de la lingerie en secret et son plus grand crush doit être encore maintenant l’amie de sa mère avec le plus de monde au balcon, elle aimerait être le collier de perles en ivoire autour de son cou certains jours…

Léonie a les fossettes qu’il faut, les gens s’y arrêtent, du coup ils ne lèvent pas les yeux sur les mèches qu’elle vient de remettre en place après une altercation houleuse dans les vestiaires. Léonie est de ceux frappant les murs à travers les personnes, de ceux qui veulent effondrer les principes foireux qui s’étalent avec les années. Ses yeux percent, toisent, craquellent les visages et s’étalent en reproches naturels, les plus belles ambiguïtés vont, elles, avec la couleur de ses joues rarement poudrées. Elle ne fait pas peur mais elle transcende la case adolescence, parfois lorsque sa voix tourne, elle feule et puis on ne l’entend plus jusque l’heure suivante. Quand elle en veut, elle en veut pour longtemps et fort, à la manière d’un coeur, celui qui s’acharne à battre jusque la dernière minute, le dernier battement. Léonie ne sait pas se taire, c’est peut-être pour ça qu’on la dit insensible, ou peut-être est-elle foncièrement mauvaise, mais qui l’est vraiment? Léonie n’a pas la nuque des filles qu’on embrasse.

summer camp // beyond clueless
the weekend // false alarm
hey violet! // brand new moves
the 1975 // she's american

prénom: agathe / pseudo: hey!helmet / localisation : paris / tu fais quoi dans la vie ? : l2 lettres modernes /  avatar : lee sung kyung / un joli mot : bouh